Les Pierrots sont âgés de 75 ans

Alors que la plus âgée des Pierrots n’a pas quinze ans, la société participe pour la septante-cinquième fois au carnaval dans la cité. Née en 1936, parce que le frère Fernand déplorait que les jeunes élèves de l’école des frères soient livrés à eux-même les jours de liesse, la société compte aujourd’hui nonante quatre membres.

Le président Thierry Dutilleux commente: “Les Pierrots sont à leur école, ce que  les paysans sont au collège et les Arlqequins à l’athénée. Au début, il fallait être élève de l’école des Frères pour être Pierrot. Aujourd’hui, la règle s’est fortement assouplie mais, nous exigeons quant même que l’enfant habite l’entité de Binche. Plus tard, s’il veut être gille, il devra répondre aux critères imposés par sa société et par le comité de l’ADF. C’est cependant une bonne préparation que de passer par les Pierrots, le respect des consignes est exigé et nous veillons à leur stricte application.” Le président poursuit: “Nous prenons notre part dans les festivités carnavalesques. Nous sommes présents à chaque manifestation. Nous avons notre répétition de batterie, notre soumonce en batterie, notre soumonce en musique et nous sommes présents les trois jours gras. Juste avons-nous un horaire plus restreint: nous commençons un peu plus tôt pour finir bien avant les gilles. Cette année, nous innovons: après la traditionnelle bataille de confetti du lundi, nous sortons accompagnés d’une viole. Notre présence sera plus importante le lundi gras, jour de la jeunesse. Nous distibuons des médailles à la sixième et à la douzième année de participation.”

Tyffanie intervient: “J’ai presque quatorze ans, je crois bien que c’est la dernière année que je sors en Pierrot. J’avais deux ans quand j’ai commencé. J’aime bien faire les Pierrots. L’ambiance est bonne dans la société et nous sommes entre enfants. Cette année, je fréquente l’athénée, je suis dans l’enseignement secondaire.” Thierry Dutilleux ajoute encore: “Notre batterie est complète, il y a sept tambours et une grosse caisse. Cette année, nous aurons deux musiciens en plus. Les Pierrots, tout comme les gilles lancent des oranges le mardi, c’est la seule fois où ils portent un panier. En autre temps, ils se distinguent des gilles et de leur ramon en portant un mirliton. Notre société est démocratique car elle ne compte que des enfants. Nous avons fêté nos 75 ans par un banquet qui fut un beau succès.”

Déjà, le tambour bat le rappel, les deuxièmes soumonces en batterie démarrent pleines d’entrain, ce ne sont pas les Pierrots qui nous démentirons.

Bal de la jeunesse socialiste

Les trois jeunesses socialistes, catholiques ou libérales organisent tour à tour un bal. Même si le bal n’est plus à connotation politique, chaque formation soutient le sien. Le but des jeunesses est de faire perdurer la tradition des bals du carnaval afin d’assurer les sorties à la viole du lundi gras, journée de la jeunesse unie dans une même liesse.

Cette année, le thème du bal est l’ouest américain. L’ambiance musicale est assurée par l’orchestre Zenith. L’ennui s’est vu refuser l’entrée.

Vendredi soir, c’était au tour de Laurent Devin d’être sur la sellette. Bien entendu, il fut fait allusion à différents moments de la vie marquant le curriculum du mayeur. Le bourgmestre a reconnu que ses études à l’ULB avaient été un moment de détente et qu’il les avait vécu en toute circonstance, digne de la penne qu’il portait. Pour preuve, le bourgmestre n’hésita pas à entonner un extrait d’une chanson estudiantine qui semble l’avoir marqué d’une empreinte toute particulière. La chanson fut assez rapidement interrompue car les vers de la strophe s’annonçaient un peu grivois à la manière de toute chanson estudiantine. Enfin, on a appris que Laurent Devin était né à Binche, qu’après lui, la maternité avait été fermée mais que son rêve secret était d’en rouvrir une. Le spectacle se poursuit par une série de jeu de mots : il est assez facile d’associer bouteille et noms de vin au patronyme du bourgmestre. L’association de Marie de Hongrie me semble mieux réussie en parlant des ruines de son château et en concluant qu’elle aurait bien mérité un  « châteauneuf »   

En intermède, on a eu droit à la prestation d’un groupe de chanteurs dont la synchronisation fut défaillante à l’entame de la chanson pourtant très entraînante : « Quelles sont jolies les filles de mon village » et une reprise fausse du deuxième couplet. Pour compenser ceci, l’autodérision entre en scène : « Le Belge  du Nord qui travaille au Nord, le Belge du Sud qui… vit au Sud. » « A l’île de Pâques, tous les lundis sont des lundis de Pâques. » Les jeux de mots deviennent plus inattendus et de ce fait prennent une autre tournure : faire appel à Dragone « depuis le temps qu’il veut décrocher la lune, il pourrait reconstruire un château pour Marie( de Hongrie) et il pourrait présenter à Marie l’Empereur (Charles-Quint) (Marie Lempereur, services communication de la ville).

Pour le final, le bourgmestre avait carte blanche : il a choisi un sketch sur les pompiers (oû sont passés les tuyaux ?) qui fut particulièrement apprécié du public. 

Umberto Tozzi pour la deuxième fois à Binche chante devant une salle comble de fans

Dans la nuit de mardi à mercredi, Antonio D’Alimonte, 59 ans, a été blessé de trois coups de feu alors qu’il rentrait à son domicile rue de Namur à Ressaix. Hospitalisé, son état est maintenant considéré comme stable. Les faits se seraient déroulés vers 23 h 25. Une voiture a ralenti à hauteur d'Antonio et ses occupants ont fait feu puis ils ont pris la fuite. On ignore pour l'instant le mobile de cette tentative d'assassinat.