Loin de la canicule de Rio, le soleil luit sur Binche. Non seulement le soleil mais aussi le premier ministre Elio di Rupo est bien présent et affirme ainsi son appartenance à la région du Centre. Dès le matin, l'ambiance trop longtemps contenue éclate. Les cagnottes sortent, petit à petit con vergent vers la grand-place pour se constituer en société. La cuvée 2012 sera bonne à n'en point douter.

Peu avant la commission qui devait décider de la reconduite de son mandat de chef de corps de la zone de police de Binche-Anderlues, Jean-Claude Labar a pris les devants et a décidé de ne plus se représenter. En cause selon lui, le bourgmestre Laurent Devin.

“ Je quitte la zone, plein d’amertume. Je ne le cache pas. Après 34 ans de police ici à Binche, et 24 ans en tant que chef de corps, c’est un regret. Mais on en est arrivé au point de non-retour ”, témoigne Jean-Claude Labar, chef de corps de la police de Binche, actuellement en congé de maladie.

Un point de non-retour atteint selon lui dans sa mésentente avec le bourgmestre de la ville. “ Je ne saurais plus rester et travailler dans la même zone que “ cet homme-là ”. Si l’autorité policière et l’autorité politique ne s’entendent plus, comment voulez-vous faire fonctionner la zone de police? ”

Il faut rappeler que la décision de Jean-Claude Labar tombe juste avant la commission qui devait décider de son renouvellement, ou de son non-renouvellement, de mandat. “ Je devais passer ce vendredi. Ma décision, prise en accord avec le procureur du Roi, a été communiquée à qui de droit en début de semaine. Au fond de mon cœur, je le savais depuis plus longtemps. ” Selon Jean-Claude Labar, ce choix intervient en effet après un long travail de sape du maïeur.

David Conte

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Comme chaque année, les équipes de secouristes de la Croix-Rouge seront à pied d'œuvre pour palier à tout incident durant les trois jours du carnaval de Binche.

Ø  Environ 130 volontaires secouristes seront mobilisés de dimanche à mardi

Ø  8 équipes de jour, 3 équipes de nuit dimanche, plus 4 ambulances

Ø  Deux postes d'alerte premiers secours pour la journée de lundi

Ø  9 équipes de jour et 3 de nuit pour la journée de mardi, plus 5 ambulances, un poste médical avancé, un poste d'alerte premiers secours, un poste médical d'urgence et un poste de commandement

Le carnaval 2011 s'est soldé par quelque 120 interventions

La Croix-Rouge, acteur d'urgence nationale et internationale, a aussi pour mission d'assurer des dispositifs préventifs de secours toute l'année, dans tout le pays. Pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, plus de 2700 dispositifs de ce type ont été organisés en 2010.

Daniel Pourbaix est le président de la société des Arlequins. Il en assume la présidence depuis vingt-deux ans. Depuis trente ans, il habite Binche mais est d’ origine montoise. Il est d’ailleurs enseignant dans la cité du doudou à la Haute école de la Communauté française.  “J’ai fait mes études à l’athénée de Binche puis à Mons. J’ai connu le début des Arlequins en 1966, j’étais encore élève à l’athénée. Ma fille Maïté a voulu participer au carnaval avec les Arlequins. Après la période creuse des années 80, en raison de nombreuses grèves des enseignants dans le début des années 90, de nombreuses réunions se sont tenues à l’athénée. Suite à ces réunions, on a proposé de remonter la société des Arlequins. On a refondé un comité et la première sortie eut lieu en 1992. La deuxième année, j’ai été élu président. Depuis, il n’y a plus eu d’interruptions. Les Arlequins comprennent des élèves des classes maternelles, primaires et secondaires. Les filles sont admises jusque l’âge de treize ans, les garçons jusque dix-huit ans mais, en pratique, ce sont les enfants des classes primaires et maternelles qui gonflent nos effectifs.”

Daniel Pourbaix poursuit: “Nous sommes propriétaires de nos costumes et de nos chapeaux. Les mêmes règles des sociétés de gilles régissent notre société. Nous sommes intégrés dans le folklore binchois. Notre groupe est fort d’une cinquantaine de participants.”

Christian Mortier est trompette dans la société des Arlequins. Que faites-vous pour pouvoir jouer par ce temps froid? Il répond à la question: “Je joue depuis trente-six ans, j’ai donc une certaine endurance. Je suis aussi musicien dans la  société des Chasseurs et je joue dans plusieurs carnavals de la région. Mes lèvres sont endurcies. Mon secret? Lorsque j’arrête de jouer,  je retire l’embouchure de mon instrument et je la glisse dans mon gant de laine. L’embouchure reste chaude. A l’annonce de la reprise, je replace rapidement l’embout et je joue avec un instrument à température.” Christian replace l’embouchure, la musique joue, la société s’éloigne, les dernières soumonces débutent.