Non à la fermeture des guichets de la gare
La direction de la SNCB vient d’annoncer la suppression de 44 guichets. « Une gifle pour les usagers et les cheminots », selon Antoine Hermant. « Les guichets restent importants pour servir les usagers plus âgés et ceux qui ne sont pas nés un smartphone dans la main, souligne-t-il. Une présence dans les gares, c’est aussi plus de sécurité. Pourquoi ne pas transformer les guichets en points d’information sur toute la mobilité douce ? » Depuis plusieurs années, à coups de fermetures de guichets et de promotions exclusives sur le web, la direction de la SNCB pousse les usagers à se rabattre sur les automates et les applications en ligne. La baisse de la fréquentation des guichets qui en découle sert aujourd’hui d'excuses pour en fermer encore davantage. Les tarifs de la SNCB viennent encore d’augmenter ce 1er février. « C’est à se demander si la SNCB ne veut pas pousser les usagers vers la voiture, ironise le porte-parole du parti de gauche. Nous sommes pour le recours aux technologies modernes. Mais le rôle du guichet dans une gare n’est pas que de vendre des billets. Il est aussi de renseigner les usagers, en ce compris sur le tarif le plus avantageux pour eux. C’est d’ailleurs une promesse de l’accord de gouvernement. » Antoine Hermant : « Un guichet est toujours utile pour une partie de la population moins familière avec les nouvelles technologies. Sacrifier les personnes âgées, avec un handicap temporaire/permanent ou analphabètes sur l’autel de la rentabilité, ce n’est pas notre vision de société. Les usagers doivent avoir le choix d’acheter leur billet via les guichets ou via la voie digitale. » Par exemple, dans la région, on voit l'importance d'une gare comme Binche, qui voit monter 335 voyageurs par jour en semaine, 187 les samedis et 154 les dimanches. Il y a peu, la SNCB avait déjà réduit les heures d’ouverture. Elle n’était déjà plus ouverte que les matins en semaine et complètement fermée les week-ends. Pour le PTB, les guichets sont aussi la garantie d’une présence humaine dans la gare, « un élément important pour attirer les usagères, quand on sait qu’une femme sur trois évite les transports en commun par peur d’une agression, selon une étude du SPF Mobilité ». Les risques de dégradation de la gare sont réels. Les habitants de Binche tiennent très fort à cette gare qui est exceptionnelle au niveau architectural. Enfin, cette fermeture entraînerait la suppression de 77 emplois (soit un emploi sur huit) aux guichets dans tout le pays. « Est-ce ainsi qu’on remercie le personnel du rail qui a travaillé sans relâche depuis le premier confinement, sans aucune protection au début ?, s’insurge Antoine Hermant. Ces travailleurs font partie des héros de la crise. Ils méritent le respect. » Le PTB plaide pour une réflexion sur le nouveau rôle que pourraient remplir les guichets. « Trains, mais aussi bus, trams, vélos et voitures partagés : les gares sont souvent des points de mobilité, constate-t-il. Pourquoi ne pas développer les guichets comme points de référence et d’information pour toute mobilité douce ? Les guichets pourraient aussi rendre d’autres services au public : services postaux, points relais pour les colis, services administratifs, centres d’informations touristiques de base,… » Et le porte parole de conclure : « Les guichets ne sont pas le passé, mais le futur de la SNCB et de la mobilité douce. J’appelle le ministre à faire immédiatement marche arrière. Accepter la fermeture d’un tiers des guichets du pays, c’est rester dans la ligne néolibérale de ses prédécesseurs.
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